Rien ne prouve que les hommes de la préhistoire avaient des voix caverneuses...Rien ne dit que l'homme d'aujourd'hui a une voix qui compte et pour cause, on reste souvent sans voix...
Parler ou écrire à propos de l'art peut sembler être un exercice à tout le moins agréable puisqu'un critique est censé se cantonner à ce domaine sans avoir à être confronté à des questions purement politiques.
Toutefois, voir les choses sous un tel angle serait d'un angélisme ridicule car il est impossible d'aborder l'art en toute neutralité. Critiquer, c'est déjà discuter ; et refuser l'imposition de systèmes c'est défendre la liberté de l'art. On peut ainsi émettre des doutes à propos du bien-fondé de certaines réalisations sans pour autant empêcher les artistes de produire ce qu'ils veulent et Dieu sait qu'on a parfois des raisons de s'emporter face à certaines inepties.
L'art suscite donc des émotions et des réactions mais au-delà de cet aspect subjectif, il convient de se rappeler que l'art a souvent été un outil de propagande pour diverses idéologies ou doctrines à travers les siècles. On peut ainsi remonter aux époques égyptienne, grecque ou romaine pour s'en faire une idée sans oublier aussi que l'art a été sous la coupe de l'Eglise jusqu'à une période avancée de la Renaissance.
Ce furent ensuite les princes et les rois qui se servirent de l'art pour glorifier leurs actions alors que durant le XIXe siècle, il se développa selon des critères définis par la société bourgeoise jusqu'au jour où des artistes se libérèrent enfin de la tutelle imposée par des maîtres qui étaient avant tout les défenseurs d'un académisme de bon aloi. Ces artistes épris de liberté se manifestèrent au sein d'un courant œuvrant pour l'émancipation des hommes à travers l'Europe et au début du XXe siècle, l'art fit pendant aux révolutions sociales et technologiques au point d'être vite récupéré par des régimes totalitaires.
Nous savons tous comment les communistes, les fascistes et les nazis exercèrent un contrôle strict sur les activités artistiques dans des pays comme l'Union Soviétique, l'Allemagne et l'Italie dans les années 1930 et ce, avant de persécuter les artistes qu'ils classèrent comme indésirables, parce que peu malléables, ou simplement comme «dégénérés ».
N'oublions pas que les artistes qui allèrent contre les règles établies furent ceux-là même qui devinrent des idoles légendaires de l'histoire de l'humanité. Raphaël, Michel-Ange, Le Caravage, Rembrandt, Goya, Füssli, J.L David, Renoir, Manet, Monet, Van Gogh, Cézanne, Picasso, Matisse, Dali et bien d'autres furent les porte-drapeaux et les chevaliers de la liberté en matière de création et parfois même de la liberté tout court.
Parler ou écrire à propos de l'art peut sembler être un exercice à tout le moins agréable puisqu'un critique est censé se cantonner à ce domaine sans avoir à être confronté à des questions purement politiques.
Toutefois, voir les choses sous un tel angle serait d'un angélisme ridicule car il est impossible d'aborder l'art en toute neutralité. Critiquer, c'est déjà discuter ; et refuser l'imposition de systèmes c'est défendre la liberté de l'art. On peut ainsi émettre des doutes à propos du bien-fondé de certaines réalisations sans pour autant empêcher les artistes de produire ce qu'ils veulent et Dieu sait qu'on a parfois des raisons de s'emporter face à certaines inepties.
L'art suscite donc des émotions et des réactions mais au-delà de cet aspect subjectif, il convient de se rappeler que l'art a souvent été un outil de propagande pour diverses idéologies ou doctrines à travers les siècles. On peut ainsi remonter aux époques égyptienne, grecque ou romaine pour s'en faire une idée sans oublier aussi que l'art a été sous la coupe de l'Eglise jusqu'à une période avancée de la Renaissance.
Ce furent ensuite les princes et les rois qui se servirent de l'art pour glorifier leurs actions alors que durant le XIXe siècle, il se développa selon des critères définis par la société bourgeoise jusqu'au jour où des artistes se libérèrent enfin de la tutelle imposée par des maîtres qui étaient avant tout les défenseurs d'un académisme de bon aloi. Ces artistes épris de liberté se manifestèrent au sein d'un courant œuvrant pour l'émancipation des hommes à travers l'Europe et au début du XXe siècle, l'art fit pendant aux révolutions sociales et technologiques au point d'être vite récupéré par des régimes totalitaires.
Nous savons tous comment les communistes, les fascistes et les nazis exercèrent un contrôle strict sur les activités artistiques dans des pays comme l'Union Soviétique, l'Allemagne et l'Italie dans les années 1930 et ce, avant de persécuter les artistes qu'ils classèrent comme indésirables, parce que peu malléables, ou simplement comme «dégénérés ».
N'oublions pas que les artistes qui allèrent contre les règles établies furent ceux-là même qui devinrent des idoles légendaires de l'histoire de l'humanité. Raphaël, Michel-Ange, Le Caravage, Rembrandt, Goya, Füssli, J.L David, Renoir, Manet, Monet, Van Gogh, Cézanne, Picasso, Matisse, Dali et bien d'autres furent les porte-drapeaux et les chevaliers de la liberté en matière de création et parfois même de la liberté tout court.
UN AUTRICHIEN QUI ABOIE PEUT DEVENIR ENRAGE
Venons-en au fait… L'Autriche, une nation au riche passé historique et artistique qui joua un rôle non négligeable dans l'éclosion de divers mouvements avant-gardistes au début du XXe siècle avant de tomber sous la férule des nazis en mars 1938, va être en bonne partie gouvernée par un groupe politique d'extrême droite dont le chef a professé son admiration pour Adolf Hitler et exprimé des idées xénophobes depuis plusieurs années.
L'Europe entière a manifesté son inquiétude vis à vis de la personnalité dérangeante de Jörg Haider et envisage de prendre des mesures de rétorison pour isoler l'Autriche.
Il reste à savoir si Haider a l'intention d'aller au bout de ses idées avec le risque d'isoler son pays sur la scène internationale et de devenir le Saddam Hussein de l'Europe Il est néanmoins vrai qu'en étant traités par leurs voisins d'irresponsables et de parias, les Autrichiens pourraient être tentés dans leur ensemble de soutenir celui dont le père et la mère furent d'actifs sympathisants du nazisme, ce qui, au bout du compte aurait un effet inverse à celui escompté par les capitales européennes.
Il est non moins troublant de constater que l'Autriche a bénéficié à la fin de la guerre d'un statut discutable puisqu'elle a réussi le tour de force d'être considérée comme une nation victime du nazisme alors que de nombreux dignitaires du IIIe Reich, à commencer par Hitler, étaient de nationalité autrichienne. Ainsi, l'Autriche a pu occulter un pan de son histoire en oubliant de faire le ménage chez elle, de sorte que nombre d'anciens nazis autrichiens n'ont pas eu à répondre de certains actes et que leurs sympathisants, et ils étaient nombreux, n'ont jamais rien fait pour se corriger. Les ferments du nazisme et de la xénophobie n'ont donc pas été éliminés au bout d'un demi-siècle et ont servi la propagande du charismatique Jörg Haider et il ne faut pas oublier en outre qu'en leur temps, le communisme, le fascisme et le nazisme s'imposèrent au départ par le biais d'une volonté populaire.
Hitler et Mussolini prirent ainsi le pouvoir à l'issue d'élections démocratiques mais une fois en fonction, ils eurent le loisir d'appliquer leurs programmes idéologiques pas à pas jusqu'à imposer une terrible dictature à leurs peuples.
Le totalitarisme est paradoxalement toujours le fruit de l'échec de la démocratie. Durant les années 1930, des millions de gens se sentaient perdus et ne croyaient plus en l'avenir, ce qui les amena à désirer l'ordre sans se douter que cette volonté d'un monde meilleur se retournerait contre eux et leur liberté.
On se doit néanmoins de souligner que l'Autriche n'est vraiment pas dans la situation où elle se trouvait en 1938 et que le succès de Haider s'est avant tout forgé sur les angoisses de la population vis à vis de l'immigration massive d'étrangers qui leur a donné la sensation d'être chez eux des citoyens de seconde zone et aussi sur le fait que l'équipe au pouvoir a fini par perdre le soutien d'une majorité d'Autrichiens.
Le pays de Mozart, Freud, Klimt, Schiele, Kokoschka, Hundertwasser et de nombreux autres intellectuels et artistes devrait cependant prendre conscience des dangers d'une politique appliquée par des nationalistes qui semblent épris d'un passé honni.
Si Jörg Haider parvient au pouvoir, il imposera ses vues dans de nombreux domaines jusqu'au jour où les artistes se verront brimés. Connaissant ses goûts pour les vieilles traditions du terroir autrichien et son admiration pour certaines réalisations hitlériennes, on peut aisément imaginer que les artistes ne se sentiront pas longtemps libres en Autriche. Lorsque l'art tombe sous le contrôle d'un régime on peut craindre ainsi le pire pour le peuple qu'il dirige. Voilà pourquoi l'art ne peut pas être seulement vu sous l'angle de la beauté qu'il génère ou des sensations qu'il procure quand les dirigeants d'un pays tournent le dos à la démocratie.
Il est donc primordial de ne pas jouer à faire l'autruche concernant l'Autriche, un pays qui aurait peut-être mieux fait de choisir sa vedette hollywoodienne Arnold Schwarzenegger, un Monsieur Muscle marié à une femme du clan Kennedy qui semble avoir un petit faible pour l'art, au lieu de l'inquiétant Jörg Haider...