Après Londres, Paris accueille les deux géants de l'art moderne. La confrontation au sommet de 160 œuvres de Pablo Picasso et de Henri Matisse crée l'événement.
Aux enchères, les maisons de vente les confrontent régulièrement. Sur les catalogues de vente, dans les salles, les productions des deux maîtres se côtoient souvent. Parfois, comme en novembre 2000, elles se font échos…
Dans les salles des ventes publiques, qui sort grandit de ce face-à-face? Sur la quantité vendue aux enchères, la bascule penche très vite en faveur de Picasso, l'artiste le plus productif de tous. 642 tableaux de l'espagnol se sont vendus aux enchères en 10 ans contre 162 pour son rival et ami. Mais depuis 1997 l'écart s'amenuise. Avec la flambée de sa cote, ceux qui détiennent une pièce de Matisse sont tentés de vendre. Ainsi, en cinq ans, le nombre d'œuvres d'Henri Matisse présentées aux enchères a doublé.
Pour tous deux, 2000 est l'année des records. La grande huile de la période bleue, Femme aux Bras Croisés (1901-1902), adjugée 50 millions de dollars à New York, devient le 8 novembre 2000 le plus haut prix atteint par une œuvre de Picasso. Le lendemain, le 9 novembre, Matisse lui répond en affichant lui aussi son record, bien plus modeste. Proposée en pleine hausse de prix (+47% entre janvier et décembre 2000), La Robe Persane (1940), estimée 9-12 millions de dollars, a trouvé un preneur à 15,5 millions de dollars.
L'année 2000 fut aussi la seule où la cote des huiles de Matisse dépassa celle de Picasso. Pour les dessins, Matisse obtient les faveurs des collectionneurs puisque depuis 1998, ils sont bien mieux cotés que ceux de Picasso (près du double de prix en 2002). Même si l'Espagnol excelle dans l'estampe (il s'en est vendu plus de 7 000 depuis 1992), celles de Matisse sont aussi très appréciées : depuis 2000, leur cote (proche de 3 000 euros) est elle aussi supérieure à celle des estampes de Picasso. Ainsi, même si ses peintures sur toile sont encore bien moins onéreuses que celle de Picasso, Matisse prend les devants médium après médium.
Récemment encore, alors que ses prix progressent de 19% entre janvier et juin 2002, ceux de Picasso baissent de 3,8%. Sur le plan de la rentabilité, le face-à-face est sans appel.
Cet engouement tout particulier pour Matisse se reflête non seulement par la hausse des prix et du nombre de transactions, mais aussi par un taux d'invendus particulièrement faible. Près de 80% des toiles proposées trouvent preneur. Pour sa part, les œuvres de Picasso affichent un taux de ravalement deux fois supérieur : en 2001, 40% de ses peintures restent invendues.
L'exposition " Matisse-Picasso " sera clôturée à New York le 20 mai 2003 au MoMA, peu après les vacations prestigieuses d'art moderne organisées par Sotheby's et Christie's, dont les catalogues devraient eux aussi saluer l'événement .
Après Londres, Paris accueille les deux géants de l'art moderne. La confrontation au sommet de 160 œuvres de Pablo Picasso et de Henri Matisse crée l'événement.
Aux enchères, les maisons de vente les confrontent régulièrement. Sur les catalogues de vente, dans les salles, les productions des deux maîtres se côtoient souvent. Parfois, comme en novembre 2000, elles se font échos…
Dans les salles des ventes publiques, qui sort grandit de ce face-à-face? Sur la quantité vendue aux enchères, la bascule penche très vite en faveur de Picasso, l'artiste le plus productif de tous. 642 tableaux de l'espagnol se sont vendus aux enchères en 10 ans contre 162 pour son rival et ami. Mais depuis 1997 l'écart s'amenuise. Avec la flambée de sa cote, ceux qui détiennent une pièce de Matisse sont tentés de vendre. Ainsi, en cinq ans, le nombre d'œuvres d'Henri Matisse présentées aux enchères a doublé.
Pour tous deux, 2000 est l'année des records. La grande huile de la période bleue, Femme aux Bras Croisés (1901-1902), adjugée 50 millions de dollars à New York, devient le 8 novembre 2000 le plus haut prix atteint par une œuvre de Picasso. Le lendemain, le 9 novembre, Matisse lui répond en affichant lui aussi son record, bien plus modeste. Proposée en pleine hausse de prix (+47% entre janvier et décembre 2000), La Robe Persane (1940), estimée 9-12 millions de dollars, a trouvé un preneur à 15,5 millions de dollars.
L'année 2000 fut aussi la seule où la cote des huiles de Matisse dépassa celle de Picasso. Pour les dessins, Matisse obtient les faveurs des collectionneurs puisque depuis 1998, ils sont bien mieux cotés que ceux de Picasso (près du double de prix en 2002). Même si l'Espagnol excelle dans l'estampe (il s'en est vendu plus de 7 000 depuis 1992), celles de Matisse sont aussi très appréciées : depuis 2000, leur cote (proche de 3 000 euros) est elle aussi supérieure à celle des estampes de Picasso. Ainsi, même si ses peintures sur toile sont encore bien moins onéreuses que celle de Picasso, Matisse prend les devants médium après médium.
Récemment encore, alors que ses prix progressent de 19% entre janvier et juin 2002, ceux de Picasso baissent de 3,8%. Sur le plan de la rentabilité, le face-à-face est sans appel.
Cet engouement tout particulier pour Matisse se reflête non seulement par la hausse des prix et du nombre de transactions, mais aussi par un taux d'invendus particulièrement faible. Près de 80% des toiles proposées trouvent preneur. Pour sa part, les œuvres de Picasso affichent un taux de ravalement deux fois supérieur : en 2001, 40% de ses peintures restent invendues.
L'exposition " Matisse-Picasso " sera clôturée à New York le 20 mai 2003 au MoMA, peu après les vacations prestigieuses d'art moderne organisées par Sotheby's et Christie's, dont les catalogues devraient eux aussi saluer l'événement .