Le Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné à Paris, ne chôme guère puisqu'il organise plusieurs expositions durant l'été et l'automne 2001.
La première, intitulée «Un Château pour un Royaume», histoire du château de Budapest, se tient jusqu'au 16 septembre 2001. Elle retrace les grandes heures de ce château, tant de fois bâti, détruit et rebâti, qui est devenu le symbole de l'histoire mouvementée de la Hongrie.
La seconde, intitulée «Au temps de Marcel Proust, la Collection de F-G Seligmann», aura lieu du 31 octobre au 20 janvier 2002.
Les visiteurs de l'exposition consacrée à l'édifice de Budapest peuvent se faire une idée précise de l'architecture du château, de son décor, de ses sculptures et des souverains qui y ont résidé : Sigismond et Matthias, Marie-Thérèse, François-Joseph et Elisabeth dite «Sissi».
Les œuvres exposées proviennent pour la plupart des riches collections du Musée d'Histoire de Budapest ainsi que d'autres institutions hongroises et françaises.
Parmi les œuvres présentées, une magnifique tenture montrée pour la première fois au public, de superbes statues gothiques, des pièces d'orfèvrerie médiévale provenant du Trésor de la cathédrale d'Esztergorn, des manuscrits enluminés, une chasuble brodée de fils d'or et d'argent, des marbres sculptés témoins du règne de Matthias Corvin roi de 1459 à 1490 et des armes rappelant la splendeur des cours ottomanes de l'époque de la domination turque de 1541 à 1686.
Après la reconquête par les Habsbourg qui occupèrent le trône de Hongrie pendant plus de deux siècles, le château fut rebâti et une vie de cour se développa autour des princes palatins. Costumes et porcelaines accompagnent ainsi une galerie de portraits.
Des dessins originaux et des photographies du XIXe siècle retracent les étapes de la reconstruction du palais, accompagnés d'éléments des décors aménagés dans certaines salles du palais. Costumes, portraits et céramiques évoquent la vie de la cour jusqu'à la Première Guerre Mondiale qui sonna le glas du royaume de Hongrie. Par ailleurs, des photographies rappellent la vie mondaine brillante sous la Régence d'Horthy, puis les heures douloureuses de la Seconde Guerre Mondiale avant que le château de Budapest, transformé en musée, ne soit désormais consacré à l'art et à l'histoire.
L'exposition s'articule autour d'une dizaine de salles, organisées de façon chronologique sur une période de plus de huit siècles. Sont présentés environ 300 objets, regroupant des œuvres aussi inédites qu'exceptionnelles.
L'histoire du château commence avec l'époque des Anjou (1308-1342) qui succéda à plusieurs siècles de dominations diverses commencées avec les tribus magyars conduites par Arpad, installées dans les Carpates, sur le territoire qui devint la Hongrie en 896.
En l'an 1000, le roi Etienne fonda le royaume chrétien hongrois puis, après l'invasion des mongols en 1241, Béla IV, roi de 1235 à 1270, qui posa près de l'ancienne Obuda, les fondations d'une nouvelle ville fortifiée sur le plateau surplombant le Danube.
Après la mort du dernier roi de la maison d'Arpad en 1301 et une courte période d'anarchie, Charles Robert d'Anjou, roi de 1308 à 1342, de la branche de Naples, monta sur le trône. Ce fut son fils, Louis Ier le Grand, qui installa la cour à Buda et y bâtit le premier château imposant entre 1370 et 1381. Après sa mort, sa fille Marie, reine de 1382 à 1387 poursuivit les travaux entrepris.
Le Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné à Paris, ne chôme guère puisqu'il organise plusieurs expositions durant l'été et l'automne 2001.
La première, intitulée «Un Château pour un Royaume», histoire du château de Budapest, se tient jusqu'au 16 septembre 2001. Elle retrace les grandes heures de ce château, tant de fois bâti, détruit et rebâti, qui est devenu le symbole de l'histoire mouvementée de la Hongrie.
La seconde, intitulée «Au temps de Marcel Proust, la Collection de F-G Seligmann», aura lieu du 31 octobre au 20 janvier 2002.
Les visiteurs de l'exposition consacrée à l'édifice de Budapest peuvent se faire une idée précise de l'architecture du château, de son décor, de ses sculptures et des souverains qui y ont résidé : Sigismond et Matthias, Marie-Thérèse, François-Joseph et Elisabeth dite «Sissi».
Les œuvres exposées proviennent pour la plupart des riches collections du Musée d'Histoire de Budapest ainsi que d'autres institutions hongroises et françaises.
Parmi les œuvres présentées, une magnifique tenture montrée pour la première fois au public, de superbes statues gothiques, des pièces d'orfèvrerie médiévale provenant du Trésor de la cathédrale d'Esztergorn, des manuscrits enluminés, une chasuble brodée de fils d'or et d'argent, des marbres sculptés témoins du règne de Matthias Corvin roi de 1459 à 1490 et des armes rappelant la splendeur des cours ottomanes de l'époque de la domination turque de 1541 à 1686.
Après la reconquête par les Habsbourg qui occupèrent le trône de Hongrie pendant plus de deux siècles, le château fut rebâti et une vie de cour se développa autour des princes palatins. Costumes et porcelaines accompagnent ainsi une galerie de portraits.
Des dessins originaux et des photographies du XIXe siècle retracent les étapes de la reconstruction du palais, accompagnés d'éléments des décors aménagés dans certaines salles du palais. Costumes, portraits et céramiques évoquent la vie de la cour jusqu'à la Première Guerre Mondiale qui sonna le glas du royaume de Hongrie. Par ailleurs, des photographies rappellent la vie mondaine brillante sous la Régence d'Horthy, puis les heures douloureuses de la Seconde Guerre Mondiale avant que le château de Budapest, transformé en musée, ne soit désormais consacré à l'art et à l'histoire.
L'exposition s'articule autour d'une dizaine de salles, organisées de façon chronologique sur une période de plus de huit siècles. Sont présentés environ 300 objets, regroupant des œuvres aussi inédites qu'exceptionnelles.
L'histoire du château commence avec l'époque des Anjou (1308-1342) qui succéda à plusieurs siècles de dominations diverses commencées avec les tribus magyars conduites par Arpad, installées dans les Carpates, sur le territoire qui devint la Hongrie en 896.
En l'an 1000, le roi Etienne fonda le royaume chrétien hongrois puis, après l'invasion des mongols en 1241, Béla IV, roi de 1235 à 1270, qui posa près de l'ancienne Obuda, les fondations d'une nouvelle ville fortifiée sur le plateau surplombant le Danube.
Après la mort du dernier roi de la maison d'Arpad en 1301 et une courte période d'anarchie, Charles Robert d'Anjou, roi de 1308 à 1342, de la branche de Naples, monta sur le trône. Ce fut son fils, Louis Ier le Grand, qui installa la cour à Buda et y bâtit le premier château imposant entre 1370 et 1381. Après sa mort, sa fille Marie, reine de 1382 à 1387 poursuivit les travaux entrepris.
Sigismond de Luxembourg, époux de la reine Marie, devint roi en 1387 et installa la cour royale à Buda de 1405 à 1408. Le château de Buda, considérablement agrandi au nord, devint aussi majestueux que les autres résidences des souverains d'Europe. A la fin des années 1420, le roi Sigismond déplaça sa cour à Pozsony, actuelle Bratislava en Slovaquie, pour se rapprocher de la Bohême et de l'Empire romain-germanique dont il devint empereur en 1414. Pendant son règne, il eut à faire face à l'expansion turque et après sa mort, son gendre Albert de Habsbourg, roi de 1437 à 1439, et le fils posthume de ce dernier, le jeune Ladislas V Jagellon, roi de 1440 à 1457, lui succédèrent. Jean Hunyadi, héros de la guerre contre les Turcs, assura la régence du pays de 1446 à 1458, date à laquelle la noblesse choisit comme son fils Matthias Corvin Hunyadi comme roi.
Le roi Matthias renforça le pouvoir central et lutta pour l'indépendance de son pays tout en favorisant l'éclosion de l'humanisme et la Renaissance en Hongrie. Ce fut une autre grande période de construction pour le château, de style Renaissance à laquelle participèrent de nombreux artistes italiens.
En 1476, Matthias épousa la fille du roi de Naples, Béatrice d'Aragon (1457-1508) et fit de sa cour et du château un centre de rayonnement européen.
Matthias créa notamment la bibliothèque Corvina, la plus importante d'Europe après celle du Vatican et à sa mort en 1490, les travaux du château n'étaient pas encore achevés.
Après des luttes successorales, Uladislas II Jagellon, roi de Bohême d'origine polonaise, fut élu roi de Hongrie (1490-1516). Il dut à la fois tenir compte de l'influence des Habsbourg et de celle des Turcs. Son fils Louis II, roi de 1516 à 1526, subit en 1526 une défaite écrasante face à l'armée turque du Sultan Soliman II à Mohacs, où il perdit la vie. Les règnes de Uladislas II et de Louis II virent ainsi la destruction de l'œuvre de Matthias et la ruine du siège de la monarchie hongroise, abandonné devant l'armée conquérante.
En 1526, sous le commandement de Soliman II, les Turcs prirent Buda, mirent la ville à sac et brûlèrent le château. Après avoir transféré le trésor à Constantinople, ils quittèrent provisoirement le pays.
Jusqu'en 1541, date à laquelle les Turcs occupèrent réellement Buda, et ce pour près de 150 ans, la ville fut le théâtre de perpétuelles attaques et luttes intestines. Janos Szapolyai, roi sous le nom de Janos Ier de 1526 à 1540, et Ferdinand Ier de Habsbourg, soutenu par un groupe d'aristocrates, se partagèrent le pouvoir, Ferdinand régnant sur les parties occidentales et septentrionales de la Hongrie. A cette époque, le château subit d'important travaux de rénovation et de renforcement. Pendant les années de domination turque, les Habsbourg tentèrent par cinq fois de reconquérir la ville et malgré des travaux de consolidation, le château ne cessa de se dégrader.
Les Habsbourg finirent par repousser les Turcs et Buda fut reprise par l'armée de la Sainte Ligue en 1686, époque durant laquelle le château était totalement en ruine.
En 1749, avec le consentement de la reine de Hongrie Marie-Thérèse de Habsbourg (1717-1780, reine de 1740 à 1780) fut décidée la construction d'un nouveau palais sous la responsabilité de l'architecte Jean-Nicolas Jadot, Baron de la ville d'Issey (1710-1761). Ce dernier démissionna en 1753 et fut remplacé en 1765 par Franz Anton Hillebrandt (1709-1797), architecte en chef de la Chambre royale hongroise. Après 20 ans de travaux, le palais baroque fut achevé en 1769.
Vers 1770, Marie-Thérèse fit revenir de Raguse en Dalmatie la Sainte Dextre, relique du bras droit du roi Saint Etienne. Une chapelle fut élevée au palais en son honneur en 1778.
La ville et le château connurent alors un nouvel essor. En 1779, la reine y installa l'université hongroise fondée à Nagyszombat (actuelle Tmava en Slovaquie).
Sous l'impulsion de Joseph II de Habsbourg, l'université fut transférée à Pest tandis que le gouvernement et le haut commandement militaire s'établir en 1790 dans le palais royal de Buda où fut déposée la Sainte Couronne de Saint Etienne. Cette même année, le premier palatin de la famille Habsbourg, le jeune archiduc Léopold (palatin de 1772 à 1795) fut nommé et s'installa au palais royal.
En 1792, ce fut à Buda que l'empereur François Ier (roi de 1768 à 1835) et sa femme Marie-Thérèse de Bourbon (reine de 1772 à 1807), princesse de Naples, furent couronnés roi et reine de Hongrie.
En 1795, l'archiduc Joseph de Habsbourg (1776-1847) devint le lieutenant général du roi puis palatin en 1796. Il emménagea en 1800 dans le château.
Installé définitivement au château, le palatin Joseph décida en 1839 la construction d'une crypte familiale. Son fils Etienne (1817-1867) devint palatin à son tour et décida d'entreprendre des travaux de grande envergure dans le palais, selon les plans de l'architecte de la cour Laszlo Rupp.
En 1848, une révolution éclata contre les Habsbourg, suivie d'une guerre d'indépendance. Les révolutionnaires occupèrent le château qui fut incendié et mis en ruine après de sanglants combats.
En 1849, Ferdinand II de Habsbourg céda le trône impérial au jeune François-Joseph 1er, âgé de 18 ans, qui épousa en 1854 Elisabeth de Bavière tandis que des travaux furent entrepris pour restaurer le château entre 1851 et 1857.
En 1867, une double monarchie fut instaurée à la suite du compromis austro-hongrois entre les représentants de la nation et le souverain Habsbourg et François-Joseph fut couronné roi de Hongrie avec son épouse Elisabeth.
Budapest devint la capitale du pays en 1873 avec la réunion officielle de Buda, d'Obuda et de Pest et la ville devint un des grands centres économiques et culturels d'Europe centrale avec Vienne et Prague.
François-Joseph et son épouse séjournèrent souvent à Budapest et l'idée d'agrandir le palais prit forme en 1880 sous la direction de Miklos Ybl, un des plus célèbres architectes adeptes de l'historicisme. A la mort de ce dernier en 1890, Alajos Hauszmann (1847-1926) reprit ses projets et doubla la surface initiale.
La première pierre du château fut posée en 1896 et le palais devint un bâtiment de caractère néo-baroque, enrichi d'élément de style Sécession avec un accent mis sur l'historicisme, symbole de la réconciliation de la nation hongroise avec la maison des Habsbourg. En 1908, un musée fut créé dans le palais, consacré à la reine Elisabeth tandis qu'Hauszmann transforma la partie baroque du palais en faisant démolir la chapelle de la Sainte Dextre pour y reconstruire l'annexe de la chapelle Saint Sigismond.
Les réaménagements et nouvelles constructions du palais furent terminées en 1905 sans qu'Elisabeth pût en profiter puisqu'elle fut assassinée en 1898. François-Joseph y séjourna de moins en moins souvent alors qu'en 1916, le dernier roi Habsbourg, Charles IV, fut couronné au palais avec son épouse Zita.
La guerre perdue provoqua l'effondrement de la monarchie austro-hongroise. En 1920, le Régent Miklos Horthy (1868-1957) s'installa dans le palais royal qui devint peu à peu un centre politique, militaire et touristique.
Le 19 mars 1944, les Allemands envahirent la Hongrie et dévastèrent le palais tandis que le Régent quitta le pays avec sa famille le 17 octobre.
Sous l'occupation soviétique, la reconstruction du château fut décidée en 1949 mais ne commencèrent que dix ans plus tard. En 1967, le palais fut attribué à des institutions culturelles et en 1987, inscrit au Patrimoine mondial.