Les galeries parisiennes Janos, rue Christine, et Seine 51, rue de Seine organisent une exposition intitulée «, les affiches de San Francisco 1966-69» du 29 juin au 28 juillet 2001. L'utopie qui prévalut à San Francisco entre 1966 et 1969 lorsque ses habitants eurent le culte de la musique et des voyages initiatiques avait alors pour nom «Psykedelia». «Psykedelia» eut ainsi ses artistes, ses graphistes et ses musiciens, les premiers créant pour des groupes comme les «Grateful Dead», «Jefferson Airplane» ou «The Jimmy Hendrix Experience» des posters rappelant Toulouse-Lautrec, Mucha, l'Expressionnisme allemand, le Jugenstil ou les Sécessionnistes viennois.
Ce qui surprend maintenant c'est leur utilisation quasi systématique de couleurs antagonistes, rouge/vert ou rouge/bleu qui constituaient à l'époque une violente nouveauté pour le regard et pour ces artistes, une tentative de reproduire graphiquement l'expérience du trip via l'usage du LSD consommé notamment sans modération par les «Big Five» et toute la communauté à laquelle ils s'adressaient.
Ces affiches agressives furent vraiment de l'art puisque bien qu'elles eurent une fonction informative ou publicitaire, elles provoquèrent des chocs émotionnels à travers leur nouveauté et exprimèrent l'état d'esprit qui prévalut à San Francisco où moment où l'engagement des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam commençait à prendre une ampleur sans précédent.