La galerie Jérôme de Noirmont, 38 avenue Matignon à Paris, présente les œuvres de Jean-Pierre Raynaud jusqu'au 21 juillet 2001. Cette fois, dans le cadre de cette exposition intitulée «sous tension», Jean-Pierre Raynaud s'est attaché à montrer des drapeaux soviétiques tendus sur des châssis qui sont des objets qu'il s'est appropriés.
Il est certes difficile de saisir la démarche de cet artiste hors normes qui a déjà créé des œuvres jugées contestable comme sa maison-bunker ou ses énormes pots de fleurs.
Il ne s'agit pas de représentation peinte à la manière du drapeau américain reproduit à l'huile par Jasper Johns mais d'une manière de montrer qu'une œuvre peut être créée sans mettre la main à la pâte.
Raynaud ne fait que tendre un drapeau et rien d'autre sinon de prouver qu'on peut le mettre dans une situation autre que celle de flotter au vent.
En cela, il imite la démarche de Duchamp avec sa roue de bicyclette ou son urinoir en montrant les choses autrement, des images faites par autrui tout en montrant des fantasmes qui ne sont pas les siens.
Les drapeaux sont un reflet de l'histoire et représentent une mémoire ou des signaux, des symboles forts susceptibles de provoquer des passions et Raynaud se permet de faire ce qu'il veut.