Le musée d'Orsay organise à partir du 17 septembre 2002 jusqu'au 5 janvier 2003 une confrontation des œuvres de Manet, Delacroix, Courbet, Degas et de divers peintres espagnols, notamment Vélazquez, Zurbaran ou Goya. Cette exposition ambitieuse sert à démontrer l'influence des peintres espagnols du XVIIe siècle sur les peintres français du XIXe et notamment de Vélazquez et Goya sur Manet qui découvrit leurs œuvres et les copia lors d'un voyage à Madrid en 1865.
Dès 1860, Manet réalisa un fougueux tableau intitulé « Le Chanteur Espagnol » qui fut une sorte d'amorce dans la révolution que la peinture allait dès lors subir sous l'impulsion des Impressionnistes.
Né en 1832, Manet fut ébloui par le réalisme des peintres espagnols du XVIIe siècle et de Goya, leur génial suiveur. Les nains, les mendiants et les humbles représentés par ces peintres avait fait déjà sortir la peinture des sentiers battus. Ce fut néanmoins Vélazquez qui l'impressionna le plus.
En 1865, éreinté par la critique qui trouva scandaleuse son « Olympia », une adaptation de la « Maja Desnuda » de Goya, Manet se rendit donc à Madrid où il découvrit les œuvres des grands maîtres espagnols et surtout Vélazquez qui le fascina.
De retour à Paris, Manet se lança dans la production d'œuvres magistrales comme le portrait de Rouvière dans le rôle d'Hamlet, le torero mort, confronté aujourd'hui à un soldat mort attribué à Vélazquez, le portrait de Marcellin Desboutin (1876) repris d'après un portrait de Philippe IV à la chasse daté de 1635.
Manet considérait Vélazquez comme le roi des peintres et admirait la fantastique réussite de ce dernier alors qu'il chercha lui-même d'être officiellement reconnu durant sa carrière.
On peut découvrir dans le cadre de cette exposition cinq chefs d'œuvre de Vélazquez, 37 toiles et gravures de Manet, une vingtaine d'œuvres de Goya et des tableaux de Zurbaran, Murillo, Courbet, Millet, Delacroix ou Degas.