De rares dessins signés de Delacroix, Géricault, V. Hugo, Chassériau et autres grands noms de la première moitié du XIXe siècle sont présentés jusqu'au 15 juillet 2001 au Musée de la Vie Romantique, rue Chaptal à Paris. Ces œuvres, prêtées par une trentaine de collectionneurs, n'avaient jamais été montrées au public jusqu'à présent.
Toutes exhalent le romantisme, un état d'âme apparu au début des années 1820 qui succéda à la période agitée de la Révolution et de l'Empire et le début d'un nouveau courant de pensée qui eut Victor Hugo, Alfred de Musset, Alfred de Vigny, Georges Sand, Lamartine, Stendhal ou De Nerval comme chefs de file en France.
Le Romantisme fut également une nouvelle manière de peindre, plus spontanée, plus colorée, plus en contrastes, plus exotique aussi avec la découverte de l'Orient et sa splendide lumière alors que durant des siècles Rome avait été le seul pôle d'intérêt pour de nombreux artistes.
Habités par le spleen, la nostalgie et le mal de vivre, les artistes et écrivains de la première moitié du XIXe siècle formèrent une génération à part à la recherche de nouvelles visions et expériences.
La légende napoléonienne fut leur tremplin tout autant que le moteur de leurs rêves mais également de certaines de leurs désillusions. Ils remirent également à l'honneur le Moyen-Age et ses légendes, réinventant un monde mythique et chevaleresque, osant aussi ouvrir les portes d'un érotisme sur lequel la bourgeoisie triomphante avait tiré un lourd rideau de vertu.
Le Romantisme fut aussi l'occasion d'un retour vers la nature, exprimant une forme de fougue et de liberté à travers la représentation de chevaux ou d'animaux sauvages en peinture et en sculpture. Tout ce bouillonnement servit de point de départ à de nouvelles percées en art comme l'éclosion de l'Impressionnisme lors du dernier tiers du XIXe siècle.