On a appris le 29 octobre 2005 le décès à l'âge de 79 ans du peintre Raymond Hains, un des maîtres des affiches lacérées. Né le 9 novembre 1926 à Saint-Brieuc, Hains fréquenta durant quelques mois la section sculpture de l'école des Beaux-Arts de Rennes où il rencontra Jacques de la Villeglé avec lequel il s'associa plus tard dans la création d'affiches lacérées.
En compagnie de ce dernier, il participa à de nombreux salons parisiens comme à celui des Réalités Nouvelles en 1959 et à la Biennale de Paris. En 1957 avec La Villeglé, il avait montré des affiches lacérées sous le titre "Loi du 29 juillet 1881" (Loi d'interdiction d'afficher)
En 1960, il participa à la première exposition des Nouveaux Réalistes à la galerie Apollinaire à Milan et signa le manifeste de ce mouvement le 27 octobre de cette même année avant d'exposer à plusieurs reprises avec ce groupe.
Hains avait commencé à exposer dès 1948 dans de nombreuses galeries françaises avant d'atteindre une renommée internationale.
Ayant abordé la photographie en 1947, il utilisa des objectifs spéciaux pour provoquer l'éclatement des images puis, lors de promenades dans Paris, il remarqua l'impact que provoquaient des affiches de cinéma lacérées sur les murs ou les palissades. Il les prit d'abord en photo avant de se les approprier en les décollant et en les réassemblant, le décollage représentant pour lui une démarche d'appropriation d'une réalité existant préalablement. Hains alla ainsi jusqu'à s'approprier les affiches ainsi que leur support de tôle.
En 1964, il créa des pochettes d'allumettes Seita agrandies ainsi que des échelles optométriques déformées avec des verres cannelés. Il continua durant sa carrière à collectionner des bouts du réel en y associant divers éléments comme des calembours ou des jeux de mots dans le but, selon les critiques, de piéger le monde et sa réalité.