Certaines salles de ventes fonctionnent à plein régime comme à Varsovie où un tableau polonais acheté 30 000 FF à Paris peut atteindre plus de trois fois son prix. On croit rêver.
En attendant, les marchands se rongent les sangs car ils ne parviennent plus à vendre la qualité courante alors que la foire de Maastricht, qui s'est tenue durant ce mois de mars, a remporté un succès commercial inespéré avec des pièces rares mais pas toujours extraordinaires. Conclusion : l'argent va à l'argent en ce sens que les collectionneurs ne font généralement confiance qu'aux grands marchands et sont parfois prêts à payer le double du prix que ces derniers ont payé dans des ventes pour des objets ou des tableaux. Il y a ainsi une sorte de masochisme manifesté par les collectionneurs lorsqu'ils ont affaire à un marchand et on reste sans cesse confondu face à leur comportement. Il semblerait plus simple d'aller enchérir en salle pour une pièce magnifique mais un collectionneur semble bien plus rassuré de savoir qu'un grand marchand a pris le risque de l'acheter en premier pour lui donner une nouvelle aura à travers son nom et sa réputation. Une fois cette étape franchie, ils n'hésite plus à sortir son chéquier pour acquérir une pièce bien au dessus du prix réalisé en vente.
Il est vrai que les collectionneurs se sentent un peu perdus sans l'aide des grands marchands qui représentent finalement un passage obligé pour un acte d'achat. Au bout du compte, ils ne sont que des enfants à qui on doit apprendre à marcher...
Cela signifie tout simplement que l'éducation des gens en matière d'art reste à faire et que les initiés, ceux qui peuvent prendre des risques par eux-mêmes à travers leurs connaissances, restent bien rares. Il est vrai aussi qu'il faut avoir l'âme d'un marchand vraiment pour oser.
Adrian Darmon
CONSERVATEUR DE MUSEE A BOULOGNE -BILLANCOURT : UN METIER QUI DEMANDE D'AVOIR DES NERFS
Le conservateur du musée de Boulogne-Billancourt a été traité de
«poussiéreux» par Guy Sorman, conseiller du Maire Jean-Pierre Fourcade pour les affaires culturelles de la ville.
On laisse entendre parmi certains conseillers municipaux que Emmanuel Bréon se fait des cheveux blancs depuis le début de l'année 1999 et la création du nouveau Musée des Années 1930 et ce, malgré le sentiment d'avoir fait son travail du mieux qu'il a pu après avoir passé plus d'une décennie à monter des expositions et à améliorer le fonds des collections de cette ville.
M. Sorman se serait permis plus d'une fois de critiquer M. Bréon dont le seul tort semble d'avoir été en poste avant l'arrivée de l'équipe de M. Fourcade.
Guy Sorman, connu avant tout comme un théoricien de l'économie libérale, ne semble pourtant pas avoir la stature d'un Jack Lang en matière culturelle pour rehausser vraiment l'image de Boulogne surtout qu'il n'a pas ouvertement précisé ses intentions.
En attendant, M. Bréon pourrait ne plus avoir les mains libres pour remplir ses fonctions et cela pourrait s'avérer préjudiciable à la bonne marche des affaires culturelles de Boulogne lesquelles sont censées dépendre de Mme de la Morandière jusqu'à preuve du contraire.
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