Aux récentes ventes aux enchères de New York, le marché de l'art contemporain semble ne pas avoir tiré les leçons des attentats du 11 septembre 2001, estime Richard Rodriguez dans son pamphlet mensuel intitulé « Résistance ».
666 000 dollars (4,9 millions FF), tel a été l'enchère enregistrée pour l'oeuvre « Untitled » (Blue Placebo) de Felix Gonzales-Torres composée de 147 kilos de bonbons enveloppés sous papier cellophane bleu.
"Au premier degré, cela nous fait 33 500 FF le kilo de friandises. Combien de tonnes de nourriture pour les enfants afghans le prix extravagant de cette œuvre représente-t-il ?", se demande Rodriguez.
Au second degré, cette œuvre de Gonzales-Torres était sensée aux yeux de l'artiste symboliser le caractère éphémère de l'existence et avait pour vocation d'inviter le public à goûter aux douceurs de la vie.
Le marché de l'art a totalement dévoyé ce geste spirituel de générosité en vulgaire objet de spéculation. Dorénavant, compte tenu de sa récente plus-value financière, on interdit au public de cueillir librement les bonbons de cette œuvre lorsqu'elle est exposée, la transformant ainsi en pur symbole du matérialisme et de l'égoïsme humain. « L'artiste doit se retourner dans sa tombe ! », ajoute Rodriguez.
« Et ce n'est pas l'idée scabreuse qu'ont eue les marketing men d'adresser un bonbon bleu par courrier à leurs clients (en pleine alerte à l'anthrax) pour la promotion de la vente de cette œuvre qui peut effacer le sinistre cynisme de leur opération commerciale, bien au contraire ! », ironise-t-il.
«Après cela, il ne faudra pas s'étonner si des terroristes, après s'en être pris aux symboles financiers, militaires et politiques de l'Amérique, s'en prennent un de ces jours aux symboles culturels », écrit-il.
"La hausse brutale des prix d'un certain marché spéculatif de l'art contemporain sont devenues totalement indécentes au regard de la conjoncture politique et économique. On en veut pour preuve l'enchère de 600,000 dollars pour une photographie d'Andreas Gursky, « Paris, Montparnasse » 1993 (161 x 306,5 cm) éditée à 5 exemplaires doublant ainsi le précédent record de prix pour cet artiste en février (Londres) et mai (New York) derniers. Croyez-vous réellement que depuis le 11 septembre les arbres puissent monter jusqu'au ciel ? ", demande Rodriguez qui vient de refuser de participer au comité de soutien de la Biennale de Paris en accusant ses organisateurs d'être des "Talibans de la pensée unique" au motif que ceux-ci désirent valoriser la production immatérielle, décrite comme « activité essentielle de notre siècle ».
Le débat sur l'art contemporain n'est donc pas près d'être clos en ce début de nouveau siècle alors que rares sont ceux qui se montrent désireux de s'investir dans une réflexion qui pourrait servir ce domaine où les stars du marché, portés au pinacles dans des ventes, font de plus en plus d'ombre à des centaines de créateurs qui mériteraient vraiment qu'on s'intéresse à leurs créations.
Aux récentes ventes aux enchères de New York, le marché de l'art contemporain semble ne pas avoir tiré les leçons des attentats du 11 septembre 2001, estime Richard Rodriguez dans son pamphlet mensuel intitulé « Résistance ».
666 000 dollars (4,9 millions FF), tel a été l'enchère enregistrée pour l'oeuvre « Untitled » (Blue Placebo) de Felix Gonzales-Torres composée de 147 kilos de bonbons enveloppés sous papier cellophane bleu.
"Au premier degré, cela nous fait 33 500 FF le kilo de friandises. Combien de tonnes de nourriture pour les enfants afghans le prix extravagant de cette œuvre représente-t-il ?", se demande Rodriguez.
Au second degré, cette œuvre de Gonzales-Torres était sensée aux yeux de l'artiste symboliser le caractère éphémère de l'existence et avait pour vocation d'inviter le public à goûter aux douceurs de la vie.
Le marché de l'art a totalement dévoyé ce geste spirituel de générosité en vulgaire objet de spéculation. Dorénavant, compte tenu de sa récente plus-value financière, on interdit au public de cueillir librement les bonbons de cette œuvre lorsqu'elle est exposée, la transformant ainsi en pur symbole du matérialisme et de l'égoïsme humain. « L'artiste doit se retourner dans sa tombe ! », ajoute Rodriguez.
« Et ce n'est pas l'idée scabreuse qu'ont eue les marketing men d'adresser un bonbon bleu par courrier à leurs clients (en pleine alerte à l'anthrax) pour la promotion de la vente de cette œuvre qui peut effacer le sinistre cynisme de leur opération commerciale, bien au contraire ! », ironise-t-il.
«Après cela, il ne faudra pas s'étonner si des terroristes, après s'en être pris aux symboles financiers, militaires et politiques de l'Amérique, s'en prennent un de ces jours aux symboles culturels », écrit-il.
"La hausse brutale des prix d'un certain marché spéculatif de l'art contemporain sont devenues totalement indécentes au regard de la conjoncture politique et économique. On en veut pour preuve l'enchère de 600,000 dollars pour une photographie d'Andreas Gursky, « Paris, Montparnasse » 1993 (161 x 306,5 cm) éditée à 5 exemplaires doublant ainsi le précédent record de prix pour cet artiste en février (Londres) et mai (New York) derniers. Croyez-vous réellement que depuis le 11 septembre les arbres puissent monter jusqu'au ciel ? ", demande Rodriguez qui vient de refuser de participer au comité de soutien de la Biennale de Paris en accusant ses organisateurs d'être des "Talibans de la pensée unique" au motif que ceux-ci désirent valoriser la production immatérielle, décrite comme « activité essentielle de notre siècle ».
Le débat sur l'art contemporain n'est donc pas près d'être clos en ce début de nouveau siècle alors que rares sont ceux qui se montrent désireux de s'investir dans une réflexion qui pourrait servir ce domaine où les stars du marché, portés au pinacles dans des ventes, font de plus en plus d'ombre à des centaines de créateurs qui mériteraient vraiment qu'on s'intéresse à leurs créations.
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