Le Centre Pompidou à Paris présente jusqu'au 5 février 2007 une exposition consacrée à Yves Klein qui en sept ans seulement changea la face du monde de l'art moderne. Intitulée "Yves Klein, corps, couleur, immatériel", cette exposition retrace le parcours fulgurant d'un artiste qui mit le monochrome à l'honneur et fit du happening un manifeste percutant de son art.
Klein alla jusqu'à imprégner de peinture des femmes nues pour ensuite les faire coucher sur la toile pour y laisser keur empreinte. Il se permit aussi d'utiliser le feu dans son oeuvre tout en étant à l'avant-garde de l'art, notamment dans le domaine du conceptuel ou du corporel pour devenir quarante ans après sa disparition un artiste phare sur le marché international.
Sa carrière ne dura pourtant que sept ans, de 1954 à sa mort prématurée en 1962. Sept années extraordinairement riches en événements et en performances, à travers des peintures, des sculptures, des multiples et même des écrits, des photographies et des films.
Ses débuts furent plutôt détonants puisqu'il publia en 1954 le catalogue raisonné des oeuvres qu'il n'avait pas réalisées, un procédé iconoclaste qui l'amena dans la foulée à créer réellement puis à inventer son fameux bleu à base de pigment pur dont il déposa le brevet avec l'idée de transformer le monde dans cette couleur que pourtant il délaissa parfois au profit de l'or ou du rose qu'il modula avec soin, probablement pour ne pas être prisonnier de ce seul bleu.
Eternel trublion du domaine de l'art, Yves Klein eut un comportement de Surréaliste sans pour autant adhérer à ce mode d'expression dans son oeuvre. En fait, il fut une sorte de visionnaire, un mystique et surtout un alchimiste qui aima jouer avec le feu au propre comme au figuré en cherchant à donner un sens spirituel à ses créations tout en se voulant le peintre de l'espace et d'une nouvelle réalité.
Quant à savoir s'il fut un grand artiste ou un imposteur qui épata les galeristes en pointe de la fin des années 1950, il suffit de parcourir cette exposition pour s'en faire une idée. Certains diront que sa réputation a été surfaite, d'autres affirmeront qu'il fut au contraire un révolutionnaire. Il est vrai que sa mort brutale à seulement 34 ans, contribua à forger sa légende à l'égale de celle d'un Manzoni ou d'un Basquiat. Il n'en reste pas moins que sans lui, l'art moderne n'aurait pas évolué de la même manière.
A.D
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