« Le peintre fauve doit s'efforcer de traduire la sensation non en l'analysant comme l'impressionnisme mais en l'exprimant brutale et non dégrossie » (Les Fauves)
Christie's a organisé une vente d'art moderne mirifique à New York le 8 novembre 2006 en réalisant un produit de 491 millions de dollars grâce à la dispersion de quatre oeuvres majeures de Gustav Klimt récupérés par les héritiers d'Adèle Bloch-Bauer auprès de l'Etat autrichien après que ceux-ci eurent été saisis par les nazis.
Très attendu, le portrait d'Adèle-Bloch Bauer II a été adjugé pour 87,9 millions de dollars, une somme record en vente publique car il convient de faire abstraction des 135 millions de dollars payés par Ronald Lauder pour l'autre mythique portrait plus spectaculaire de la mécène de Klimt lors d'une transaction privée sous les auspices de Christie's.
Les responsables de Christie's étaient aux anges puisqu'ils attendaient pour ce tableau une enchère de 40 à 60 millions de dollars. Dans la foulée, trois autres toiles de Klimt se vendirent bien comme "Les Maisons à Unterach sur l'Attersee", enlevée à 31 millions de dollars sur une estimation haute de 25 millions, "Le Pommier I" de 1912, acquise pour 33 millions de dollars et "Forêt de Bouleaux" de 1903, vendue pour 40,3 millions de dollars.
Par ailleurs, un dessin d'Egon Schiele fusa à 11,21 millions de dollars, un Gauguin titré "L'Homme à la hache" de 1891 se hissa à 40 millions de dollars et la toile expressionniste de Ernst Ludwig Kirchner titrée "Scène de rue berlinoise" fut cédée au prix record de 38 millions de dollars sur une estimation haute de 25 millions.
Le 7 novembre 2006, Sotheby's avait fait moins bien avec un produit de 238 millions de dollars pour des lots moins spectaculaires. Une toile de Modigliani, "Le Fils de la Concierge", vendue chez Christie's pour 5,8 millions de dollars en 1997, a quand même bondi à 31 millions de dollars sur une estimation de 18 millions, bien mieux que le portrait de Paul Guillaume, acquis pour 4,8 millions de dollars.
Ces deux ventes importantes ont encore une fois démontré que les acheteurs, bien plus riches en 2006 qu'il y a une décennie, ne lésinaient pas à la dépense quitte à faire des folies qui ne laissent pas d'être inquiétantes tant les observateurs se demandent si les limites de l'acceptable n'ont pas été franchies.
L'ambiance étant à l'euphorie, il serait malvenu de se plaindre mais il y a quelque part une certaine indécence à cette explosion de prix constatée pour de nombreuses oeuvres revendues trois à quatre fois leurs prix d'il y a dix ans.
Pourtant, le haut du panier ne concerne qu'une quinzaine d'amateurs fortunés, notamment Steve Wynn, Steve Cohen, David Geffen, Ronald Lauder et quelques magnats russes qui s'escriment dans les ventes publiques et privées en faisant valser les millions de dollars comme au casino. C'est ainsi que "False Start", un tableau de Jasper Johns vendu en 1998 au prix record de 17 millions de dollars a récemment changé de main pour 80 millions de dollars ou que "Police Gazette", une toile de 1955 de De Kooning a été achetée pour 63,5 millions de dollars sans oublier le portrait d'Adèle Bloch-Bauer acquis au prix démentiel de 135 millions de dollars par Ronald Lauder en juin dernier. On croyait que les 104,16 millions de dollars déboursés en mai 2004 chez Sotheby's pour "Le Garçon à la pipe", un tableau de 1905 par Picasso constitueraient une barrière difficilement franchissable et voilà qu'on attend que celle de 150 millions de dollars soit franchie très bientôt.
Assurément, les marketing men de Christie's ou de Sotheby's savent s'y prendre admirablement pour faire saliver les amateurs mais à la longue le jeu des surenchères risque de devenir casse-gueule.
Christie's a organisé une vente d'art moderne mirifique à New York le 8 novembre 2006 en réalisant un produit de 491 millions de dollars grâce à la dispersion de quatre oeuvres majeures de Gustav Klimt récupérés par les héritiers d'Adèle Bloch-Bauer auprès de l'Etat autrichien après que ceux-ci eurent été saisis par les nazis.
Très attendu, le portrait d'Adèle-Bloch Bauer II a été adjugé pour 87,9 millions de dollars, une somme record en vente publique car il convient de faire abstraction des 135 millions de dollars payés par Ronald Lauder pour l'autre mythique portrait plus spectaculaire de la mécène de Klimt lors d'une transaction privée sous les auspices de Christie's.
Les responsables de Christie's étaient aux anges puisqu'ils attendaient pour ce tableau une enchère de 40 à 60 millions de dollars. Dans la foulée, trois autres toiles de Klimt se vendirent bien comme "Les Maisons à Unterach sur l'Attersee", enlevée à 31 millions de dollars sur une estimation haute de 25 millions, "Le Pommier I" de 1912, acquise pour 33 millions de dollars et "Forêt de Bouleaux" de 1903, vendue pour 40,3 millions de dollars.
Par ailleurs, un dessin d'Egon Schiele fusa à 11,21 millions de dollars, un Gauguin titré "L'Homme à la hache" de 1891 se hissa à 40 millions de dollars et la toile expressionniste de Ernst Ludwig Kirchner titrée "Scène de rue berlinoise" fut cédée au prix record de 38 millions de dollars sur une estimation haute de 25 millions.
Le 7 novembre 2006, Sotheby's avait fait moins bien avec un produit de 238 millions de dollars pour des lots moins spectaculaires. Une toile de Modigliani, "Le Fils de la Concierge", vendue chez Christie's pour 5,8 millions de dollars en 1997, a quand même bondi à 31 millions de dollars sur une estimation de 18 millions, bien mieux que le portrait de Paul Guillaume, acquis pour 4,8 millions de dollars.
Ces deux ventes importantes ont encore une fois démontré que les acheteurs, bien plus riches en 2006 qu'il y a une décennie, ne lésinaient pas à la dépense quitte à faire des folies qui ne laissent pas d'être inquiétantes tant les observateurs se demandent si les limites de l'acceptable n'ont pas été franchies.
L'ambiance étant à l'euphorie, il serait malvenu de se plaindre mais il y a quelque part une certaine indécence à cette explosion de prix constatée pour de nombreuses oeuvres revendues trois à quatre fois leurs prix d'il y a dix ans.
Pourtant, le haut du panier ne concerne qu'une quinzaine d'amateurs fortunés, notamment Steve Wynn, Steve Cohen, David Geffen, Ronald Lauder et quelques magnats russes qui s'escriment dans les ventes publiques et privées en faisant valser les millions de dollars comme au casino. C'est ainsi que "False Start", un tableau de Jasper Johns vendu en 1998 au prix record de 17 millions de dollars a récemment changé de main pour 80 millions de dollars ou que "Police Gazette", une toile de 1955 de De Kooning a été achetée pour 63,5 millions de dollars sans oublier le portrait d'Adèle Bloch-Bauer acquis au prix démentiel de 135 millions de dollars par Ronald Lauder en juin dernier. On croyait que les 104,16 millions de dollars déboursés en mai 2004 chez Sotheby's pour "Le Garçon à la pipe", un tableau de 1905 par Picasso constitueraient une barrière difficilement franchissable et voilà qu'on attend que celle de 150 millions de dollars soit franchie très bientôt.
Assurément, les marketing men de Christie's ou de Sotheby's savent s'y prendre admirablement pour faire saliver les amateurs mais à la longue le jeu des surenchères risque de devenir casse-gueule.