La BNF organise une exposition intitulée « Capa connu et inconnu » jusqu'au 31 décembre 2004 à Paris. Robert Capa, de son vrai nom Endre Friedmann, fut un des plus grands photo-reporters entre 1932 et 1954, année où il mourut en marchant sur une mine lors d'un reportage en Indochine.
Sa photo de Trotski en 1932 à Copenhague le fit connaître, ses clichés de la guerre d'Espagne assurèrent sa célébrité. Cofondateur de l'agence Magnum en 1947, il fut avant tout un anti-conformiste tout autant qu'un homme épris d'une profonde humanité pour ses semblables dont l'ambition était de prendre des photos n'ayant pour seul but que de véhiculer l'information et susciter l'émotion.
Ce sont quelque 500 clichés sur la guerre d'Espagne, l'invasion japonaise de la Chine, la Seconde Guerre Mondiale, la première guerre israélo-arabe et la guerre d'Indochine qui ont été sélectionnés pour cette grande exposition.
Fuyant la police secrète de la Hongrie, son pays natal, Friedmann se réfugia à Berlin en 1931 puis à Paris en 1933 lors de la prise du pouvoir par les nazis. Là, il changea de nom avant de partir pour l'Espagne où il fut le premier photographe à saisir la mort en direct, celle d'un milicien espagnol fauché en pleine course devant son objectif.
Capa s'attacha surtout à montrer des situations et des visages de gens dans la détresse en période de guerre en s'abstenant de photographier des cadavres. Dans ses clichés, les ravages de la guerre se lisent déjà dans les regards perdus de réfugiés ou de soldats. Militant anti-fasciste et juif de surcroît, il dut à nouveau se résoudre à fuir le nazisme pour se réfugier aux Etats-Unis, où il endossa l'uniforme américain et couvrit les combats de la guerre jusqu'à la capitulation de l'Allemagne en passant par le débarquement en Normandie, où il fut un des premiers à poser le pied sur la plage d'Omaha Beach.. En reportage en Indochine, il mourut après avoir posé le pied sur une mine en voulant prendre une photo au plus près le long de la route de Thai Bin.