La Galerie d'art, Villa Vauban, de la ville de Luxembourg présente jusqu'au 28 avril 2002 une exposition intitulée « Arrêt sur images » consacrée aux peintres officiels français et étrangers du XIXe siècle. Neuf salles sont dévolues aux œuvres de peintres comme Bouguereau, Meissonier, Delaroche, Baron, Alma-Taddema ou Israëls qui à leur époque étaient les vedettes des critiques et du public de leurs pays.
Ces maîtres de l'art institutionnel régnèrent sans partage jusqu'au début du XXe siècle et à l'avènement des impressionnistes, des fauves, des expressionnistes et des cubistes.
Les thèmes qu'ils abordèrent furent nombreux mais plutôt conventionnels, comme les nus, l'Orientalisme, l'histoire, la religion, la vie sociale et familiale.Comblés d'honneurs, primés dans les salons, représentés dans les musées et les ministères, ces artistes vécurent dans une rare opulence grâce à l'afflux d'une riche clientèle dans leurs ateliers.
Aujourd'hui, les tableaux qu'ils peignirent semblent souvent mièvres tant ils ne sont plus d'actualité, notamment les épisodes de la vie de Jeanne d'Arc, les exploits de chevaliers, les scènes historiques ou familiales alors que leurs nus et leurs œuvres orientalistes font toujours recette.
Pendant plus de 75 ans, on n'a pratiquement plus entendu parler de ces peintres classés comme « pompiers » jusqu'au début des années 1980 lorsque le marché est progressivement reparti à la hausse.
On se rend compte aujourd'hui qu'ils avaient un talent indiscutable en tant que peintres réalistes et qu'il avait l'amour du travail bien fait. Mais au-delà de ces considérations, on doit admettre qu'ils avaient bien fini par devenir ennuyeux en étant les représentants d'une époque devenue révolue à la longue.
Après avoir connu la gloire, ils tombèrent dans l'oubli, notamment Bouguereau qui avait cependant eu le temps de faire fortune mais lorsqu'il mourut, plus personne ne voulait de ses œuvres tandis qu'on commençait à s'arracher celles des Impressionnistes.