Après dix ans de procédure, un non-lieu a été prononcé dans l'affaire des « châteaux japonais » mettant en cause les acquéreurs japonais de plusieurs demeures françaises qui avaient été accusés d'avoir pillé les meubles que celles-ci contenaient, a-t-on appris le 25 mars 2002. Huit personnes avaient été mises en examen, notamment Kikko Nakahara, fille du milliardaire japonais Hideki Yokoi et son mari Jean-Paul Renoir qui avaient subi respectivement un an et deux ans de détention préventive.
Dans les années 1980, Hideki Yokoi avait mandaté sa fille pour acquérir des châteaux en Europe. Celle-ci en avait acheté huit, principalement en France mais avait été ensuite accusée d'avoir pillé leur mobilier et de les avoir laissés à l'abandon.
Les inculpés avaient expliqué ne plus pouvoir assurer l'entretien de ces châteaux suite à la crise économique au Japon. Le dossier judiciaire était cependant complexe avec entre autres un litige opposant M. Yokoi à sa fille qui fut accusée d'escroquerie au détriment de son groupe qui avait retiré sa plainte après le décès de M.Yokoi en 1998.
Le pillage du mobilier de ces châteaux avait eu un énorme retentissement médiatique et provoqué l'adoption d'une loi sur la protection du patrimoine mobilier votée par l'Assemblée nationale mais pas encore examinée par le Sénat.
Le dépeçage du mobilier de ces châteaux, notamment ceux de Rosny-sur-Seine et de Millemont (Yvelines), s'était conclu par la vente aux enchères de nombreux éléments qui furent cependant interdits de sortie du territoire français.
Le problème est qu'il reste à adopter une loi visant à protéger le mobilier appartenant à un édifice historique pour éviter son dépeçage et que celle-ci doit être finalisée par le Sénat après consultation avec le ministère de la Culture. Approuvé en avril 2001, le texte de loi prévoit en effet que les propriétaires d'une demeure classée ont l'obligation d'y maintenir tout ensemble ou objet mobilier constituant le complément historique, artistique, scientifique ou technique.