9,906,000 dollars (74 millions FF), telle a été l'enchère incroyable enregistrée le 17 mai chez Christie's à New-York pour une sculpture en cire sur plâtre mesurant 66 x 61 x 9 cm de l'artiste américain Bruce Nauman, «Henry Moore Bound to fail» (Back View) de 1967.
Cette sculpture avait été généreusement estimée entre 2 et 3 millions de dollars et a donc été vendue à un prix équivalent, et même supérieur, à ceux obtenus pour des œuvres sculptées de Matisse, Brancusi, Degas, Picasso ou Giacometti. Par ailleurs, une photographie en noir et blanc de Cindy Sherman, «Film Still#48» de 1979, éditée à dix exemplaires et mesurant 20,3 x 25,4 cm, a été adjugée pour un prix record de 336,000 dollars (2 500 000 FF) sur une estimation située entre 150,000 et 200,000 dollars.
Encore une fois, ce petit cliché s'est vendu à un prix comparable à ceux obtenus pour des chefs d'œuvre des pionniers de la photographie comme Weston, Man Ray, Moholy-Nagy, Kertesz ou Rodchenko, signale au passage Richard Rodriguez, collectionneur et analyste du marché de l'art contemporain.
Une œuvre de l'artiste cubain Felix Gonzales-Torres, «Untitled» (Double Bloodworks) de 1992, diptyque, acrylique et crayon sur toiles (35,6 x 30,5 chacune) a été vendue 314,000 dollars (2 335 000 FF) sur une estimation de 100,000 à 150,000 dollars. On se rappelle qu'un simple rideau de perles du même artiste avait atteint il y a quelques mois une enchère de plus de dix millions FF. Cette fois-ci, cette œuvre consistait en un simple trait transversal de crayon sur chacune des toiles recouvertes d'un léger quadrillage, comparable à la création d'Agnès Martin, «Untitled #10» de 1999, acrylique et crayon sur lin (30,5 x 30,5 cm) qui a été adjugée pour 138, 000 dollars (Estimation : 120,000/180,000 dollars) au cours de la même vente.
Une huile et acrylique sur panneau en fibre plastique et divers matériaux de Robert Ryman, «Advance» de 1976, mesurant 90,2 x 86,4 cm, n'a de son côté été vendue que pour 149,000 dollars alors qu'on en attendait entre 180,000 et 220,000.
9,906,000 dollars (74 millions FF), telle a été l'enchère incroyable enregistrée le 17 mai chez Christie's à New-York pour une sculpture en cire sur plâtre mesurant 66 x 61 x 9 cm de l'artiste américain Bruce Nauman, «Henry Moore Bound to fail» (Back View) de 1967.
Cette sculpture avait été généreusement estimée entre 2 et 3 millions de dollars et a donc été vendue à un prix équivalent, et même supérieur, à ceux obtenus pour des œuvres sculptées de Matisse, Brancusi, Degas, Picasso ou Giacometti. Par ailleurs, une photographie en noir et blanc de Cindy Sherman, «Film Still#48» de 1979, éditée à dix exemplaires et mesurant 20,3 x 25,4 cm, a été adjugée pour un prix record de 336,000 dollars (2 500 000 FF) sur une estimation située entre 150,000 et 200,000 dollars.
Encore une fois, ce petit cliché s'est vendu à un prix comparable à ceux obtenus pour des chefs d'œuvre des pionniers de la photographie comme Weston, Man Ray, Moholy-Nagy, Kertesz ou Rodchenko, signale au passage Richard Rodriguez, collectionneur et analyste du marché de l'art contemporain.
Une œuvre de l'artiste cubain Felix Gonzales-Torres, «Untitled» (Double Bloodworks) de 1992, diptyque, acrylique et crayon sur toiles (35,6 x 30,5 chacune) a été vendue 314,000 dollars (2 335 000 FF) sur une estimation de 100,000 à 150,000 dollars. On se rappelle qu'un simple rideau de perles du même artiste avait atteint il y a quelques mois une enchère de plus de dix millions FF. Cette fois-ci, cette œuvre consistait en un simple trait transversal de crayon sur chacune des toiles recouvertes d'un léger quadrillage, comparable à la création d'Agnès Martin, «Untitled #10» de 1999, acrylique et crayon sur lin (30,5 x 30,5 cm) qui a été adjugée pour 138, 000 dollars (Estimation : 120,000/180,000 dollars) au cours de la même vente.
Une huile et acrylique sur panneau en fibre plastique et divers matériaux de Robert Ryman, «Advance» de 1976, mesurant 90,2 x 86,4 cm, n'a de son côté été vendue que pour 149,000 dollars alors qu'on en attendait entre 180,000 et 220,000.
Le marché de l'art contemporain marque actuellement une certaine incohérence alors que des œuvres artistiquement et historiquement plus rares et désirables, sont vendues à des prix moins conséquents que ceux enregistrés pour des artistes qui étaient peu connus il y a une dizaine d'années.
Ainsi, toujours chez Christie's, une splendide œuvre de Duane Hanson, «Lady with shopping bags» de 1972, une sculpture de taille humaine dans la mouvance du Pop Art en résine polyester et fibre de verre polychromée avec divers accessoires, représentant de manière hyperréaliste une ménagère typique de la classe moyenne américaine, ne s'est vendue que pour 272,000 dollars, au milieu de son estimation, soit le dixième de l'enchère enregistrée pour «Woman in Tub» de 1988 par Jeff Koons, une sculpture kitsch en porcelaine éditée à quatre exemplaires mesurant 62 x 91 x 69 cm, adjugée pour 2 886 000 dollars (21 500 000 FF) sur une estimation de 1,5 à 2,5 millions de dollars.
Cette même sculpture de Koons avait été adjugée l'an dernier pour 1 711 000 dollars. Richard Rodriguez se pose ainsi la question de savoir d'où vient l'argent dépensé sur le marché de l'art contemporain alors que le monde occidental traverse une crise économique et boursière.
La sculpture en matériaux divers de Maurizio Cattelan, «la Nona Hora» de 1999, éditée à deux exemplaires a été vendue pour 886,000 dollars ( 6 650 000 FF) sur une estimation de 400,000 à 600,000 dollars. Il y a un an, cette œuvre avait été achetée pour 300,000 FF à Paris.
Cette sculpture, qui représente le Pape Jean-Paul II écrasé par un météorite, a fait scandale, notamment lors de son exposition à Varsovie.
Cattelan vient de présenter à Stockholm sa dernière œuvre, intitulée «Touch me I'm sick», qui consiste en une effigie de Hitler, à genoux en train de prier, une œuvre qui pourrait bien susciter un nouveau scandale. Durant les années 1980, un artiste anglo-saxon, aujourd'hui oublié, avait déjà essayé d'attirer l'attention sur lui en exposant un morceau de marbre gravé de l'insigne "SS" des nazis.
Richard Rodriguez n'a pas manqué de dénoncer une certaine forme de régression au niveau de l'art contemporain tout comme Denise René, célèbre galeriste à qui le Centre Beaubourg a rendu un vibrant hommage, qui a souligné que l'art tournait actuellement en rond. Adrian Darmon