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OUVERTURE DU PROCES LOUDMER
21 Juin 2001



Cet article se compose de 2 pages.
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Le procureur a signalé en outre que Guy Loudmer avait organisé une vente fictive de tableaux achetés par une société écran qui n'avait pas déboursé un seul franc et que ceux-ci, invendus, avaient été retournés aux Bourdon en échange encore d'une commission de 2,5 millions FF.

Guy Loudmer a justifié cette commission en précisant que toute vente, même sanctionnée par un échec, devait être rémunérée alors qu'on sait que nombre de commissaires-priseurs s'abstiennent d'appliquer des frais pour les invendus de leurs clients.

On a aussi reproché à Guy Loudmer d'avoir fait procéder à la vente d'un Delacroix et d'un Derain que les Bourdon désiraient offrir au Musée d'Art Moderne. Ces tableaux furent adjugés, et préemptés par l'Etat, pour 46 millions FF alors que le prévenu préleva pour sa part une commission de 10 millions FF.

La présidente du tribunal s'est risquée à demander pourquoi cette vente avait eu lieu puisque les Bourdon avaient l'intention de faire un don en faveur de l'Etat. Réponse de Guy Loudmer : «Pour que tout cela ne passe pas inaperçu».

Invité à s'expliquer à la suite du réquisitoire de l'avocat général, l'ex-commissaire-priseur a déclaré qu'en toute conscience, il ne pensait pas avoir porté un tort quelconque avec cette vente.

La chambre de discipline des commissaires-priseurs parisiens avait suspendu Guy Loudmer à la suite de cette affaire qui défraya tant la chronique tandis que l'étude de ce dernier avait été liquidée à la fin de 1998.

Le scandale Loudmer avait éclaboussé le monde de l'art parisien et révélé des pratiques peu orthodoxes de la part d'un commissaire-priseur en vue, dont l'étude se plaçait en troisième position dans le hit-parade des officiers ministériels.

L'enquête relative à cette affaire, où sept personnes comparaissent aujourd'hui en justice, avait notamment duré sept années car les policiers qui en étaient chargés avaient dû démêler les fils d'une affaire qui s'avérait extrêmement complexe.

Par ailleurs, la vente de la collection Bourdon avait été suivie de rumeurs selon lesquelles le couple de collectionneurs auraient acquis nombre d'œuvres importantes durant la guerre, ce qui laissait supposer que certaines d'entre elles auraient pu provenir de biens spoliés par les nazis et leurs séides à des familles juives.

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